L’Agence Nationale des Médicaments et des Produits de Santé (ANSM) a déclaré que l’interdiction était une « mesure de précaution » prise à la lumière du « danger rare mais grave » posé par les implants, qui ont été liés au lymphome anaplasique à grandes cellules (BIA- ALCL), un type rare de cancer qui attaque le système immunitaire.
Mais il n’a pas recommandé que les quelque 70 000 femmes qui auraient reçu les implants (sur un nombre estimé entre 400 000 et 500 000 porteuses d’implants françaises) subissent une intervention chirurgicale pour les faire retirer.
A lire aussi : Investissez dans des produits financiers via une plateforme boursière en ligne
Les implants texturés, qui sont conçus pour adhérer aux tissus mammaires afin d’éviter qu’ils ne glissent hors de leur position, sont les plus populaires en France.
La « Food and Drug Administration » aux États-Unis, où les modèles lisses sont plus populaires, a tenu deux jours d’audiences publiques le mois dernier sur les risques posés par les implants.
Lire également : Appelant vs Intimé : comprendre les rôles en procédure d'appel
L’agence, qui a écrit aux prestataires de soins en février dernier pour les avertir du lien entre implants et BIA-ALCL, a annoncé à l’AFP qu’elle annoncerait une décision « dans les prochaines semaines » et qu’elle avait constaté « une augmentation significative des cas de lymphome anaplasique à grandes cellules, liés au port des implants mammaires depuis 2011.
« Plus l’implant est texturé et rugueux, plus le risque de BIA-ALCL est élevé. Nous n’avons pas d’explication scientifique pour le développement de l’ALCL, nous n’avons que des observations », a déclaré Thierry Thomas, directeur adjoint des dispositifs de santé de l’agence, à la conférence de presse.
Sur les 457 cas de BIA-ALCL enregistrés chez les porteurs d’implants dans le monde au 30 septembre 2018, au moins 310 ont été trouvés chez des porteurs d’implants texturés, selon la FDA.
Le Canada, qui a 22 cas confirmés et 22 autres cas suspects de BIA-ALCL, examine également leur innocuité tandis que dans l’Union européenne, plusieurs autorités sanitaires nationales ont formé un groupe de travail pour échanger des informations.
L’interdiction concerne plusieurs modèles du fabricant américain Allergan qui avaient déjà été retirés de la vente en décembre, ainsi que des modèles similaires des fabricants français Arion et Sebbin, britannique Nagor et Eurosilicone et allemand Polytech.
Plusieurs porteurs d’implants ont déjà intenté une action en justice contre Allergan, l’accusant de « mettre délibérément en danger la vie d’autrui », a déclaré le président de la Société française de chirurgie plastique et esthétique, Sébastien Garson, qui a déclaré que cette décision « compliquerait la situation » des médecins, qui auraient moins de modèles d’implants à offrir aux patients.
La France a été au centre d’un scandale majeur concernant les implants en 2010 après que le fabricant d’une marque populaire d’implants les ait remplis d’un gel de silicone de qualité industrielle bon marché, qui était plus dangereux pour les porteurs que le silicone de qualité médicale.
Jean-Claude Mas, le fondateur de Poly Implant Prothese (PIP), est décédé jeudi à l’âge de 79 ans, a déclaré son avocat. Il a été condamné à quatre ans de prison pour fraude mais n’a jamais purgé une peine de prison après avoir passé huit mois en détention préventive en 2012. PIP a été fermé.